Historique de la commune

Source : Document Mairie de Cébazat (hors illustrations).


1 - LES TEMPS PRÉHISTORIQUES

1 / 1 - L'ÂGE DE LA PIERRE TAILLÉE

La commune est habitée depuis l'époque préhistorique, à l'âge de la pierre taillée ou paléolithique étant donné la proximité des sites archéologiques connus sur les proches coteaux de Chanturgue, Châteaugay et dans la vallée du Bédat à Blanzat.

 

Des fouilles ont donné de nombreux silex taillés, lames ou couteaux, grattoirs, cornes de rennes travaillées, ossements de renard, de cheval ...

 

L'homme de cette époque est chasseur et pêcheur, il s'abrite des intempéries sous les abris naturels; des fragments de charbon, de pierres à foyers ont été retrouvés.

 

Ces hommes de l'époque magdalénienne (paléolithique supérieur, époque du renne qui débute vers - 35 000 ans) s'étant sûrement arrêtés et fixés un certain temps dans ce vallon plein de verdure et d'eaux vives et protégés,ncontre le froid rigoureux d'alors (dernière glaciation du Würm).

 

1 / 2 - L'ÂGE DE LA PIERRE POLIE OU NÉOLITHIQUE

Les hommes de cette époque (depuis - 10 000 ans) sont devenus sédentaires et cultivaient l'orge et le blé et ils possédaient comme animaux domestiques le chien, le porc, la chèvre, le mouton, le boeuf et plus tard le cheval. Ils savaient faire le fromage, le beurre et aussi très probablement une liqueur fermentée.

 

D'après le docteur Pommerol et les fouilles de la fin du XIXème siècle, c'est à la "station préhistorique de Cébazat" que l'on a découvert des instruments du néolithique : espèce de couteau à usages multiples, grattoirs, instruments en os, squelettes d'animaux domestiques ... ainsi qu'un collier composé d'ossements d'animaux, "bijou" enfoui au lieu dit le "Lac des Fourches Patibulaires".

 

1 / 3 - L'ÂGE DES MÉTAUX

L'homme perfectionne la céramique, travaille le bronze et plus tard l'argent, le plomb, le fer ; Il connaissait le verre dont il fait des perles. Les morts sont enterrés sous des dolmens, sous des tumulus et souvent incinérés.

 

Les hommes de l'âge de fer sont des Gaulois.  


2 - L'ANTIQUITÉ ET LES GAULOIS

2 / 1 - LES ARVERNES

Dès le deuxième millénaire avant J.C., la Gaule fut envahie par les Celtes qui s'y établirent en plusieurs étapes, se heurtant aux peuples déjà en place. Ils sont fixés vers - 500 ans entre la Garonne et la Seine : la Gaule Celtique.

 

La tribu qui, au temps des Gaulois occupait la région de l'Auvergne était celle des Arvernes.

 

L'empire Arverne avait pour lui l'incomparable avantage de l'unité. À son pourtour c'est une muraille, la chaîne de montagnes ... Au milieu d'elles, c'est la plaine de Limagne, immense et uniforme. Ces montagnes sont des refuges impénétrables ; La plaine est féconde, créatrice de blés, de fruits, de terre céramique. Puis à la lisière qui sépare la Limagne et les monts, quelques pays isolés aux flancs de basalte, rebelles à l'escalade, mais aux sommets aplanis en terrasses, prêts à recevoir des villes : Gergovie, Châteaugay ... où le peuple peut, en quelques heures, mettre en sûreté ses hommes et ses récoltes.

 

Les romains intervinrent en Gaule pour la première fois en -125. Ils conquirent alors toute la région méditerranéenne, et cet campagne ruina l'hégémonie que détenaient les Arvernes sur le peuple gaulois.

 

Nommé proconsul en -58, César décida d'entreprendre la conquête de la Gaule. Après de nombreuses victoires, l'arverne Vercingétorix organisa un soulèvement général. Vercingétorix soutint victorieusement ainsi ai-je contre César à la bataille de Gergovie en juin -52. César réprima ce soulèvement en -51 (Alésia) mettant fin à la guerre des Gaules.

 

Où se situe la bataille de Gergovie ?

 

Les historiens ne sont pas d'accord quand à l'emplacement de la bataille de Gergovie. Pour Paul EYCHART, l'emplacement serait sur les côtes de Chanturgue, avec un bastion avancé de cet oppidum au plateau du "Caire" au sud de Cébazat. César, pour établir son siège, aurait établi son camp en rase campagne aux abords de Montferrand ou de Cébazat. Des polémiques sont engagés depuis 1932 à la suite de diverses fouilles. 

2 / 2 - AU TEMPS DES ROMAINS

 

 

Vercingétorix

statue à l'opidum d'Alésia

 


Les Arvernes, sous la direction de Vercingétorix, avaient opposé à la conquête romaine une énergique résistance, mais une fois leur chef tombé ils se romanisèrent rapidement.

 

De grandes villes furent créées (Augusto Nemetum : Clermont), le pays fut doté de ponts, d'aqueducs et d'un réseau routier étendu qui lui permit de s'engager dans un commerce actif. La production de blé augmenta, la culture de la vigne se développa, le vin remplaçant la bière qui avait été jusqu'alors la boisson nationale des gaulois. Une des industries principales était celle de la poterie.

 

Sa situation sur la voie stratégique qui reliait l'Auvergne au Nord (Berry, Bourges) donne à Cébazat une certaine importance. La route du Berry sortait d'Augusto Nemetum (Clermont) et bifurquait en deux branches : la branche de droite atteignait Gerzat et fuyait vers la Bourgogne, la branche de gauche contournait Chanturgue, gagnait SABASACUM (Cébazat), Pompignat, et le plateau Champ-Grillot au Nord de Cébazat (80 m de chaussée ont été mis à jour).

 

Cette importante voie romaine permettait les communications entre le pays des Arvernes et celui des Bituriges. Le vieux Bourg de Cébazat se trouvant ainsi sur le passage d'une voie fréquentée dut se développer et prospérer. Quelques découvertes :

  • Vase, médailles, lampes, fragments de briques et tuile à rebords ... trouvés au cours du XIXème siècle dans le sol environnant.
  • En 1856, on mit à jour, dans une couche de sable, un squelette entier dont les bras étaient couverts de bracelet et les doigts de bagues, le tout en bronze.
  • Urnes sépulcrales, patères (coupe métalliques employées dans les sacrifices) furent trouvés prés de Cébazat dans un ancien champ d'inhumation.
  • Un fragment de statue en bronze représentant une tête de femme. Cette tête est détachée du corps à la hauteur des épaules (8 cm du col au diadème). Elle a une particularité : à la place de chaque oreille sort une petite tête dont le type est presque analogue avec celui de la figure principale. La femme ou la divinité représentée par cette triple tête serait Diane, l'Artemis des grecs.

L'assimilation des Arvernes s'était aussi faite sur le plan religieux. La société gauloise était divisée en trois classe : la noblesse guerrière, le peuple et les druides, dépositaires du savoir et des traditions religieuses. La caste des druides perdit son importance et les gaulois identifièrent leurs dieux avec les dieux romains : Teutatès avec Mars et Mercure, Taranis avec Jupiter.

 

Et c'est en partie grâce à l'Église que la romanisation fût si durable. La religion nouvelle pénétra en Gaule dès le Ier siècle mais les campagnes ne furent évangéliser qu'au IVème siècle.

 

L'origine du nom de Cébazat remonte peut-être à cette époque gallo-romaine.

 

Le lieu est entouré de collines où l'on cultive la vigne, et c'est peut-être à cette circonstance que la localité doit son nom. On sait, en effet, que dans l'antiquité païenne Bacchus (dieu de la vigne) avait le surnom de Sabas et de Sabasius d'où Sabasacum, Sabaziacum, Sabazat qu'on trouve dans les vieux titres.

 

L'origine peut être aussi le nom d'un simple mortel : Sabas et Sabazacum signifierait le domaine de Sabas ?

 

Une nouvelle période naît avec tout d'abord les Germains qui, à partir de 406, commencent à pénétrer en Gaule, puis la chute de l'Empire d'Occident (476) et les Francs, installés au nord qui allaient conquérir toute la Gaule sous la direction de Clovis ; les gaulois allaient devenir les Francs. 


3 - LE MOYEN-ÂGE

3 / 1 - L'AUVERGNE SOUS LES FRANCS

Dès avant le V ème siècle, des bandes de barbares ont traversé l'Auvergne. Wisigoths et Burgondes ce disputent la domination de notre pays et y font d'incessants pillages dans la plaine.

 

Vers 474, Euric, roi des Wisigoths, assiégea la ville des Arvernes que défendit Ecdicius fils de l'empereur Avitus et beau-frère de Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont.

 

Finalement les Empereurs de Rome abandonnèrent l'Auvergne aux Wisigoths.

 

Par la bataille de Vouillé (507), Clovis s'empara de la Gaule et de l'Auvergne … et Thierri, fils aîné de Clovis ravagea à l'Auvergne en 531.

 

L'Auvergne mérovingienne semble n'avoir été pour les rois francs qu'une terre bonne à piller et à exploiter.

 

C'est vers la fin du VI ème siècle que la cité  Arverne pris le nom de Clermont (Clarimonte).

 

3 / 2 - XIII ÈME SIÈCLE - LA CHARTE DE CÉBAZAT

 

 

Alphonse de Poitier

1220 - 1271


Au XIII ème siècle, la seigneurie de Cébazat appartenait aux Comtes d'Auvergne, et la ville était le chef-lieu d'une division administrative, la prévôté remplacée par une "baillie" quand l'Auvergne fut donné à Alphonse de Poitiers, frère de Louis XI.

 

L'institution des baillis répondait à la double nécessité d'affermir le pouvoir du roi et de répondre aux plaintes des administrés contre les prévost. Leur importance est primordial pendant le XIIIème siècle où les baillis sont dotés de pouvoirs étendus : armée, justice, perception de l'impôt mais aussi levée de taxes extraordinaires et interventions dans les affaires municipales.

 

Pour limiter les abus de ses agents, Alphonse de Poitiers accorde des chartes de franchise (ou privilèges) aux habitants.

 

La charte de Cébazat date de 1270.

 

Elle confirme les coutumes locales, l'institution de Consuls (3 ou 4) qui doit prêter serment au Comte et jurer de "gouverner fidèlement le peuple". Les Consuls sont assistés de 16 conseillers. Le bailli doit à son tour (texte de 1395) prêter serment aux Consuls de maintenir les privilèges de la commune.

 

Cette charte protégeait paysans et bourgeois contre l'arbitraire des grands et aida à la prospérité du pays qui en 1280 avait quatre foires réputées pour le commerce du vin et des pommes.

 

Henri IV, en 1601, confirma l'existence des quatre foires et octroya la permission de bâtir une halle "pour la commodité des marchands forains" (halle donc il ne subsiste que le nom donné à la place où elle s'élevait).

 

3 / 3 - CÉBAZAT VILLE FORTIFIÉE

Au XV ème siècle, les guerres avaient rendu nécessaire de fortifier la ville.

 

Le tracé de l'enceinte est aisément reconnaissable : Cours des Perches, Place des Perches, rue Jean Jaurès, rue des Fossés, Place des Martres, rue Blaise Pascal. Elle était défendue par 4 tours : la tour Dherment, la tour Dulac, la Peyrerme (ou tour des Martres) et la tour "Sous la Ville" dont les gonds sont encore visibles, Porte des Martres, Porte des Farges ou de l'Horloge, ces deux dernières protégées par un fort.

 

La porte de l'Horloge reconstruite en 1754 constitue à notre époque "l'image de marque" de la ville.

 

Un fossé alimenté par une prise d'eau du Bédat entourait les murailles.

 

Murailles, tours, portes et fossés étaient la propriété des habitants qui devaient tous contribuer à l'entretien et aux réparations. La commune affermait le droit de pêche et les Consuls et habitants avaient la jouissance des arbres et fossé.

 

Le seigneur ne pouvait éventrer le rempart en pratiquant des ouvertures sans l'assentiment des Consuls.

 

Au XVI ème siècle pendant les guerres de religion, les troupes de la Ligue (catholiques) occupèrent le bourg ; les royalistes de Clermont l'assiégèrent. Malgré les secours envoyés par Riom, capitale de la Ligue, Cébazat tomba aux mains des royalistes.


4 - LES TEMPS MODERNES ET LA RÉVOLUTION

Fin XVII ème siècle, devenus inutiles, fossés et murailles se comblent ou s'écroulent, les habitants appuient leurs maisons contre les murs restés debout, transforment en jardins les fossés et les tours en pigeonniers ...

 

La Révolution sera marquée seulement par la résistance de quelques prêtres réfractaires refusant de prêter serment à la Constitution Civile du Clergé de 1791.

 

La fête de la Fédération, le 14 Juillet 1790 et celle de l'Être Suprême le 8 juin 1794 seront célébrées en faste (voir article du bulletin N°24 de Juillet 1989).

 

Cébazat était alors chef-lieu de Canton.

 

Cébazat qui dépendait de Riom opta alors pour le rattachement à Clermont. 


5 - L'ÉPOQUE CONTEMPORAINE

Le XIX ème siécle semble une période assez tranquille et prospère pour que Marcellin Boudet en fasse en 1885 cette description "Cébazat est un lieu, chef-lieu de commune d'environ 1800 âmes, assis entre les vignobles de ses coteaux, les prairies et les riches labours de Basse Limagne".

 

Mais le vignoble est ruiné par le phylloxéra et les habitants abandonnent petit à petit la culture pour travailler dans les usines clermontoises.

 

La guerre de 1914/1918 est aussi une période de régression que n'améliorent pas les années 1920/1945 si bien qu'au lendemain de la seconde guerre mondiale, Cébazat compte, au recensement de 1946 : 1631 habitants.

 

C'est alors que débute le changement que nous voyons aujourd'hui, les derniers "paysans" renoncent devant la difficulté à exploiter les terres au-delà de la R.N. 9, quelques maraîchers prenant le relais pour alimenter en produits frais la nombreuse population des communes sur-urbaines.

 

De nouveaux habitants attirés par la proximité de Clermont, le cadre campagnard aux portes de la grande ville, s'installent, des lotissements se créent et le recensement de 1982 donne 6625 habitants. Cébazat, jadis voué à l'agriculture, longtemps tributaire de Clermont, voit à présent les industries s'installer sur son propre terrain. (4000 salariés à la fin des années 80 dans la zone industrielle dont + 2500 pour Michelin).

 

Un bref regard vu du ciel et la morphologie urbaine apparaît, marquée par une longue histoire : les toits serrés du vieux village blotti autour du clocher et de l'horloge, ceux plus espacés hors des anciens remparts, et ceux des constructions plus récentes, disséminés dans la verdure.

 

RECENSEMENTS :

ANNÉE

1870

1887

1946

1954

1962

1968

1973

1975

1982

1990

POPULATION

1896 hab.

1800 hab.

1631 hab.

2000 hab.

2830 hab.

3837 hab.

5166 hab.

5605 hab.

6625 hab.

7600 hab.