Cébazat et son passé

Transcription de la brochure de l'exposition du 20 au 30 avril 1985 (hors illustrations).


UN SI LOINTAIN PASSÉ

 

CÉBAZAT ... D'ou vient cette appellation ?

 

Dans les vieux titres, nous trouvons : Sabasacum, Sabaziacum, Sabazat et c'est cette dernière dénomination, la plus exacte historiquement, que le patois a conservé.

 

Le lieu est entouré de collines où l'on cultive la vigne depuis les temps les plus reculés ; c'est peut-être à cette circonstance que la localité doit son nom (On sait en effet que dans l'antiquité païenne, Bacchus avait le surnom de Sabas et de Sabasius). Ou bien faut-il, ce qui semble beaucoup plus vraisemblable, reconnaître ici, dans Sabas, le nom d'un simple mortel (1), le nom d'un conquérant d'origine gothique ou germanique et alors, Sabasacum signifierait le domaine, la propriété de Sabas ?

 

(1) Un saint Sabas existe au calendrier romain. Sa fête se célèbre le décembre.

 

Tout ce que l'on peut affirmer, c'est que Cébazat a été habité dès les temps les plus reculés. Nous en avons pour preuve les parures en ossements, haches de pierre, grattoirs, couteaux de silex, poteries à pâte noire et grossière, tous objets remontant à l'époque préhistorique, découverts dans les terres avoisinant le bourg.

 

À l'époque romaine, sa situation sur la voie stratégique qui reliait l'Auvergne au Berry, donna à Cébazat une certaine importance. La route du Berry sortait de Clermont (Augusto-Nemetum) par le quartier de Chantoin (Nota CMP) et bifurquait en deux branches près de Moulin de Chanteranne. La branche de gauche, contournait, à l'Est, le pied de Chanturgue où elle servait de chemin d'exploitation, arrivait à la Chapelle de Neyrat et gagnait Cébazat, pour traverser plus loin, Pompignat, Ménétrol, Riom, Issac la Tourette, Davayat, Combronde, etc. (2) Le vicus ou bourg de Cébazat, se trouvant ainsi sur le passage d'une voie romaine très fréquentée dut se développer et prospérer ...

 

 Nota CMP : La localité de Chantoin, était située dans les faubourgs nord de Clermont, à l’est de l’actuel quartier Saint-Alyre.

(2) Mathieu, "Des colonies et des voies romaines en Auvergne".

 

Assez obscure dans ses origines, l'histoire de la seigneurie de Cébazat ne commence à devenir certaine qu'au XII ème siècle, époque à laquelle elle était aux mains des comtes d'Auvergne. En l'an 1213, elle passa au roi de France, lorsque Philippe-Auguste prononça la confiscation du comté d'Auvergne à l'encontre de Guy II de La Tour, pour cause de félonie.     

 

En1229, le comté fera partie de l'apanage constitué à Alphonse, comte de Poitiers. Alors qu'il se prépare à partir pour la croisade avec Saint-Louis, Alphonse de Poitiers accorde aux habitants de Cébazat, en juillet 1270, une charte concédant des franchises et leur rassurant des libertés et des privilèges. L'organisation municipale est donc très ancienne à Cébazat.

 

Dans son testament, Alphonse de Poitiers qui mourut en Sicile, le 26 août 1270, fait mention de l'hôpital qu'il lègue à la Maison-Dieu de Cébazat pour vingt sols. Cet établissement (vraisemblablement desservi par les Confrères du Saint-Esprit), asile des lépreux, refuge des pauvres, ne se trouvait pas dans le lieu même de Cébazat mais à une certaine distance, à proximité de la grande voie publique de Clermont à Riom. En 1306, Philippe V donne Cébazat, avec le château de Tournoël, à Pierre et Guillaume de Maumont, seigneurs originaires du Limousin.

      

Cébazat deviendra ensuite la propriété de la branche aînée des de La Roche. Mais le 1er février 1598, Jean de La Roche, ayant besoin d'argent, vendit "la terre, seigneurie et baronnie de Cébazat" à Jean de La Queuille, sieur et baron de Florat, Châteaugay, Beaune, Vendat, marquis de Bourassol, Ménétrol et autres lieux.

 

La seigneurie et baronnie de Cébazat, "consistant en maison, château, basse-cour, une grosse tour, colombier, jardins et cuvages, étableries, prés, vignes, moulin, cens, dîmes, percières, fiefs, arrière-fiefs, droit à la taille aux quatre cas, justice haute, moyenne et basse, et généralement tous autres ses droits, appartenances et dépendances", fut ainsi cédée pour le prix de huit mille écus sol, payés comptant (3).

 

(3) Arch. du Puy de Dôme. Fonds du Chap. de Cébazat, cote 15

 

Le nouveau seigneur de Cébazat confirma, le 27 février 1598, les privilèges des habitants. Les consuls de Cébazat furent maintenus dans leur droit de fixer la date de l'ouverture des vendanges. le seigneur se réserva toutefois la faculté de commencer les vendanges un jour avant ses vassaux mais il laissa aux magistrats municipaux l'exercice de la police et le contrôle des poids et mesures (4).

 

(4) Arch. municipales de Cébazat.

 

Dès le Moyen-Âge, le commerce était important dans la commune, les deux produits principaux du pays, le vin et les pommes, ayant donné lieu, à toutes les époques, à d'actives transactions. Dès le XIII ème siècle, les foires se tenaient sur la "Place du Foirail" qui devint à la fin du XVIII ème siècle "Place des Perches" à cause de la plantation de peupliers qui ornait ce quartier. Le commerce du vin notamment, était si considérable à Cébazat, sous le règne de Henri IV, qu'un emploi de jaugeur-juré pour les tonneaux et autres vaisseaux propres à tenir du vin fut établi dans le bourg en 1609. Antoine Guillebaud fut le premier titulaire de cette charge (5).

 

(5) Arch. municipales de Cébazat.

   

C'est en ce début du XVII ème siècle que la Maison de Cébazat, dont les armoiries étaient d'argent à trois chevrons d'azur, s'est éteinte avec la Dame de Beaufort.

 

Les membres de cette famille qui s'est appelée De Cébazat, ont porté aussi le titre de "seigneurs de Cébazat".

Voici le budget de la commune tel qu'il existait en 1671 :

 

Pour le prédicateur (du carême)

Pour le pain bénit

Pour les gardes des fruits

Pour le sonneur

Pour les gages des sergents

Pour les gages du secrétaire de la commune

Pour le nettoyage des fossés

pour les dépenses extraordinaires (intérêts des dettes)

 

TOTAL

  15 livres

    4     -

  40     -

  20     -

  30     -

  30     -

  10     -

100     -

 

249 livres  *


 

Un siècle plus tard, en 1765, le même budget s'établit de la façon qui suit :

Gages du syndic receveur

Gages du secrétaire greffier

Gages du maître d'école

Gages du chirurgien

Gages de l'accoucheuse

Gages du clerc de ville en même temps concierge de l'hôtel de ville où il a son logement

Gages du gastier préposé à la garde des fruits des terres et des vignes

Gages du préposé à l'arasement des prés

Gages du sonneur de cloches

Gages de l'horloger de la ville

 

TOTAL

100 livres

  50     -

120     -

100     -

  40     -

 

150     -

 

100     -

  80     -

  20     -

    2     -

 

762 livres  *


 

* Archives du Puy de Dôme. Fonds du chapitre de Cébazat, cote 12 et archives municipale de Cébazat.

 

Au moment de la révolution, la place des perches, alors dénommée place de la Fraternité, devient le théâtre des fêtes et des cérémonies publiques.

 

Le 30 brumaire (20 novembre) 1793, sur la place des Perches, en présence du maire, le sieur Bichard, de la société populaire et de la Garde nationale, fut brûlée la majeure partie des documents qui se trouvaient aux archives municipales. "Le peuple, dit le procès-verbal, avait préparé un bûcher considérable sur lequel la municipalité fit exposer les titres honorifiques et féodaux déposés aux archives de la commune et l'on ne se retira qu'après la consommation d'cieux". (6)

 

(6) Registre des délibérations aux archives municipales.

 

C'est à la Révolution que la château de Cébazat fut vendu comme bien d'émigré.

 

Depuis le 22 décembre 1789, après la nouvelle organisation politique inaugurée par décret de l'Assemblée nationale, Cébazat était devenu chef-lieu de canton. Les trois commune de Cébazat, Blanzat et Sayat formaient un canton et constituaient le ressort de la justice de paix établie à Cébazat. Cette organisation dura jusqu'à la loi du 8 pluviôse an IX (28 février 1801). À cette date, Cébazat cessa d'être chef-lieu de canton et fut annexé au canton Est de Clermont.

 

Au début du siècle, alors que dès 1898, Bibendum, le bonhomme en pneus inventé par André Michelin le publiciste, s'élance à la conquête du monde, Cébazat, tôt conquis par cette industrie voisine, saura conserver du monde en abondance, par la double activité d'ouvriers-paysans de ses hommes.


L'ORIGINE DES NOMS ET QUARTIERS

AUBIAT (RUE DE)

1484 Aubiat : alba terra, terre blanche, terrain calcaire.

BÉDAT

Territoire voisin du ruisseau de Bédat qui descend de Nohanent. Bed signifie lit de rivière, de la même famille que by, voulant dire courir, couler.

BELLEMOUR

1474 Bermor : more, en vieux français, désigne une lande humide. Ici bellemoure veut dire grande, de même que l'on dit un bel homme pour indiquer un homme grand. Bellemoure signifie donc de grandes landes, de grandes bruyères marécageuses qui ont aujourd'hui complètement disparues et fait ensuite place à des terres fertiles et d'excellentes vignes.

BOUSSADET (LE)

1524 Las Boussadeyras : lieu de buissons, endroits fourrés, jadis incultes.

CAIRE (LE)

1545 Las Quairas et 1752 Puy dau Quayre : du celtique car, kaer, pierre, montagne.

CHAMBERET

1303 Chamaret : petite vallée ayant une forme courbe et sinueuse.

CHAMPCROS

1431 Champerot : petit vallon peu profond.

CHANAUD (LA)

1303 Le chenal ou guigne-basse. Ancien fossé d'assainissement ou bien vient de chenal, bois, avec le sens particulier de bois de chêne.

CHANTELAUZE

1290 Chanta-Alauza : Chante-Alouette, endroit où l'on entend chanter l'alouette.

CHARVANCE (LA)

1602 Las Chabreyras. La Charvance était autrefois une chènevière (champ de chanvre).

CHÂTEAU (QUARTIER DU)

Voilà un nom de quartier qui suscite toute un historique, celui de la seigneurie de Cébazat.

CLOITRE (LE)

Anciennes constructions attenantes à l'église et qui, jadis, étaient à l'usage d'une communauté de chanoines.

COLOMBIER (LE)

1752 Le Colombier sive Las Chossas.

COUCHET (LA)

1602 La Coucher vive les Claux : petite côte ou colline, meule de paille et coteau.

COUMES - COUMA(LA)

1290 La Comaz. Mot celtique qui signifie vallée étroite.

COURTILS (LES)

1752 Les Costils, les Coutils ou Saint-Avit. Les courtils sont des jardins potagers, des vergers.

FARGES (LES) - QUARTIER DES FARGES

1431 Las Farges : quartier habité autrefois par les forgerons. On appelait forge une boutique de forgeron (forge).

FOSSÉS (LES)

Anciens fossés de la ville.

FOURCHES

1750 les Fourches patibulaires de Montferrand : sur ce territoire, ainsi que l'indique son nom, se dressait, avant 1789, la potence à laquelle l'exécuteur des hautes oeuvres suspendait les criminels condamnés par les juges du baillage royal de Montferrand.

GUETTE (LA) - LA GUAYTTE sive LA PACHAT

1537 La Gayte : Puy qui domine la ville. En temps de guerre, on plaçait sur son sommet, un guetteur chargé de surveiller l'approche de l'ennemi.

IMBERT (RUE D')

Du nom d'une ancienne famille de Cébazat qui avait là son habitation.

LADOUX

1527 Ladous, l'Adoue : signifie la fontaine et, en effet, une fontaine bien connue existait sur ce territoire (sur le bord de la route Clermont-Riom).

LE LAC

1782 le lac des Fourches patibulaires : vastes plaine autrefois couverte d'eau.

MARONNE (LA)

1542 terre portant le nom de son propriétaire.

MARTRES (LES)

Sans doute un lieu bas où a pu exister jadis une agglomération de petites mares, de petits étangs.

MASSAUD

1527 Massaulx : mas, en latin mansion. Agglomération de champs réunis autour d'une maison. Elle a appartenu à Madame Marc Symphorien de Chamerlat.

MONTELY (LE)

1752 Le Monteillet : diminutif de Montel. Territoire sous une éminence.

PAILLASSE (LA)

Ce puy avec son sommet au plateau uni, légèrement relevé aux deux extrémités, tirait sa dénomination d'une ressemblance trouvée et affirmée par l'imagination populaire.

PERCHES (PLACES DES)

La place des Perches tire son nom d'une plantation de peupliers qui ornaient ce quartier. Cette place a été aussi appelée place du "foirail".

PERCIÈRES (LES)

Vignes soumises à la redevances des percières. Percières : Dîme qui se percevait pendant la vendange, au moment de la cueillette dans certains territoires et qui fut un des principaux revenus de l'ancienne baillerie de Cébazat.

PRADE (LA) - CHATEAU DE LA PRADE

Signifie prairie, du celtique prad.

SARRE (LA)

1303 Seiche : petite colline. Du celtique caer, pierre, côte, montagne.

SIBONY (RUE DE)

1431 Sebony : du latin ciborium, tabernacle, petite chapelle.

VINZET - VINZELLE

Sive le Puy de Bellemoure. Territoire sur une petite éminence.


CÉBAZAT, LES VIGNES DU SEIGNEUR

 

L'un des principaux revenus de la baronnie de Cébazat consistait en une dîme appelée perçière.

Cette dîme se percevait sur la vendange au moment de la cueillette, dans certains territoires, tel celui de Bellemoure, terres d'excellentes vignes.

 

En général, les vins d'Auvergne, qualifiés de "plats et froids", n'avaient pourtant pas une grande réputation.

On disait même au Puy que :

D'Auvergne ne vient

Ni bon vin

Ni bon vent

Ni bonnes gens

 

Cependant, les vins rouges de Châteaugay, ceux des coteaux et villages alentours, celui de Chanturgue, bien vieillis dans les caves taillées à flan de coteaux, atteignent une certaine renommée.

 

Les Auvergnats ont toujours été fort amateurs de bons vins et les habitants de Cébazat chabrolaient (*) eux aussi volontiers en versant un verre de vin dans leur assiette de soupe chaude.

 

(*) Faire chabrol ou chabrot : mélanger du bouillon et du vin. (populaire)


CÉBAZAT, VILLE MURÉE

 

Les murs, nous retrouvons, dans ce nom, le souvenir des fortifications qui jadis entouraient Cébazat.

 

Ville murée, Cébazat comptait quatre tours de défense, dont un plan de 1754, conservé aux archives communales, marque les emplacements : la tour Dherment, la tour Dulac, la tour des Martres et la tour du Seigneur, proche du château.

 

Les trois portes de la ville étaient : la porte des Martres, celle dite Sous la ville et la porte des Farges ou porte de l'Horloge. C'est la seule encore debout. Elle fut construite en 1754, telle que nous la voyons aujourd'hui, d'après les plans du sieur Fournier, de Clermont.

 

Tout autour des murailles existait un fossé large et profond qui se remplissait par une prise d'eau de Bédat. La commune tirait un certain revenu de ce fossé par le droit de pêche qu'elle affermait. Les murailles, tours portes et fossés étaient la propriété des habitants et tous étaient obligés de contribuer à l'entretien et aux réparations qu'exigeaient ces engins de défense. Comme toutes les villes murées, Cébazat entretenait aussi compagnie d'archers.

 

Ces fortifications devinrent inutiles dès que cessèrent les agitations féodales et que s'apaisèrent les guerres intérieures. Dès la fin du XVII ème siècle, les murailles s'effondrèrent, les fossés se comblèrent et au siècle suivant, toute trace des "murs" avait presque disparue. Considérant comme leur bien ces vieux engins de défense, les habitants s'en emparèrent successivement, appuyant leurs maisons contre les pans de murs restés debout ou transformant en jardins les fossés d'enceinte !


CÉBAZAT, L'ÉGLISE, LA LANTERNE DES MORTS

 

Après que l'Auvergne eût été évangélisée par Saint Austremoine et ses compagnons, Cébazat vit disparaître son temple païen et, sur les ruines de celui-ci, s'élever une église chrétienne. On la voit citée, pour la première fois dans l'histoire, à la fin du XIe siècle. Elle est sous le vocable de Saint-Étienne, patron de la paroisse. La construction du XI ème siècle est en grès ou arkose, celle du XIII ème, en lave.

 

Lieu de rejuge, au temps troublé de la guerre des anglais et des guerres de religion, l'église de Cébazat porta, dans sa partie supérieure, des traces visibles de fortifications : créneaux, machicoulis, Etc.

 

Le clocher primitif, démoli à l'époque révolutionnaire, portait sur quatre piliers tronqués et couronnés de mascarons de style roman qui n'ont disparu qu'en 1861. L'ancien clocher, rasé en 1793, renfermait six cloches selon le procès-verbal dressé par le maire Gabriel Rougeyron, le 5 janvier 1791. Ces cloches furent portées au district de Clermont pour être fondues et transformées en canons, exceptée celle de Saint-Étienne que la municipalité obtint de conserver pour être placée comme timbre à l'horloge communale.

 

En bordure de la place devant l'église, se trouve un curieux édifice : deux pièces voûtées superposées et surmontées d'une pyramide octogonale à lanternon. On pense qu'il s'agit d'une lanterne des morts faisant partie de l'ancien cimetière.

 

Selon la tradition orale, il y aurait, sous la lanterne des morts un souterrain dans lequel on aurait vu danser des jeunes filles vêtues de blanc. (*)

 

(*) Mme Abraham, Auvergne littérature, n°151


PIERRE DE CÉBAZAT, ARCHITECTE

 

Au milieu du XVI ème siècle, Pierre de Cébazat dirigea les travaux de construction de la cathédrale de Clermont. Il poursuivit l'oeuvre commencée, un siècle auparavant, par Jean Deschamps.

 

Les parties de la cathédrale de Clermont dont la construction pourrait être attribuées à Pierre de Cébazat, sont, d'après M. Faucon : à l'intérieur, une portion considérable des trois travées de nef qui précédent le transept et les chapelles qui s'ouvrent sur les collatéraux de la nef, au Nord et au Midi. À l'extérieur les clôtures correspondantes, sauf la clôture de la troisième chapelle de la basse-nef du Midi qui appartient au XV ème siècle, la façade entière dont la rose seule est un peu postérieure, plusieurs détails de la façade septentrionale, comme la rose, le trumeau du portail.

 

Pierre de Cébazat collabora à l'édification de l'église de la Chaise-Dieu, de 1344 à 1346 et c'est précisément cette collaboration qui mit M. Faucon sur la trace de ce vieux maître auvergnat, absolument ignoré jusqu'à ce jour : son nom a été découvert dans les comptes et les dépenses du Pape Clément VI qui fit élever la basilique. En dépouillant, à Rome, aux archives du Vatican, les registres caméraux contenant les comptes de recettes et de dépenses des papes d'Avignon, Pierre de Cébazat est désigné dans les comptes de 1344, 1345 et 1346 avec le titre de magister ecclesie  Clar (omontensis).

 

Pierre de Cébazat appartient-il à la famille des "seigneurs de Cébazat", ou bien, cet artiste était -il un simple roturier ayant pris le nom de son village ? Nous ne savons mais Cébazat peut revendiquer comme l'un de ses enfants ce vieux maître dont les oeuvres apparaissent encore dans tout l'éclat de leur beauté et dans la pure majesté de leurs lignes.


Brochure rédigée par E. VERNIN

 

L' ouvrage d'Élie JALOUSTRE a servi de support à cette brochure mise en pages dans le seul but de ranimer nos mémoires.

 

BIBLIOGRAPHIE :

Élie JALOUSTRE, "Étude sur les noms de terroirs de la commune de Cébazat prés Clermont". (Ed. Mont-Louis, 1891)

Annette LAURAS-POURRAT, "Guide de l'Auvergne mystérieuse". (Ed. Chou princesse, 1978)

Jean Pierre Marty, "La maison rurale en Auvergne" (Ed. C.R.E.E.R., 1977)